Libérer la mémoire primale de la matière

L'oeuvre de l'artiste Antoine Brodin met en exergue le langage mémoriel de l'existence fait de signes ancestraux.

Ces signes ataviques et séculaires sont engrammés dans le langage d’une mémoire collective.

Une mémoire faite d’inéluctables contradictions et de distorsions cognitives. Un langage qui nous guide malgré nous de manière intrinsèque et substantielle.

Avec des fils tendus à la limite de la brisure, ces signes, hérités de l’Histoire et inscris dans nos gènes, tissent des connexions qui encagent et relient.

Il semble y avoir quelque chose chez Antoine Brodin qui aime se souvenir des histoires dans l’Histoire. Il est tour à tour le fils resté près du père, le fils prodigue et le conteur de cette parabole.

Mais le travail lui parle de quelque chose de plus fondamental.

 

 

Le signe ou le symbole, le motif et sa répétition, qu’ils soient encrés sur papier, soufflés dans le verre ou installé dans l’espace, sont pour lui des prétextes à l’émergence d’un cycle, toujours remis en jeu.

Dans toutes les directions le signe de l’infini passe par soi, comme un fil dans le chat d’une aiguille.

Chacune de ses oeuvres, tantôt baroques comme « Migration », tantôt sobres comme « Contact », sont les pièces d’un puzzle géant, d’un rébus qui mettrait en scène la psyché et ses polarités, dans une temporalité toujours déplacée.

Et c’est avec ce pas de côté réthorique qu’il joue à se demander : « Qu’est ce que cela signifierait si l’univers, le monde vivant et notre conscience n’était qu’une seule et même particule ? »

Nous vivons dans l'oubli de nos métamorphoses.

Paul Eluard

Ma légende d'artiste

Lors d’un repas de famille mon oncle me demande: « Que veux-tu faire quand tu seras grand ? ». Sans hésiter du haut de mes 8 ans je lui réponds: « Quand je serais grand je vendrais mes dessins dans la rue ! »